Historique

De la nourrice à l’assistante maternelle agréée

 

Retour historique de la profession

 

Bien qu’elle n’ait connu véritablement de reconnaissance légale que depuis peu, la profession d’assistante maternelle est une des plus anciennes.

• Dans l’Antiquité : les femmes de praticiens, mères, ne voulaient pas abîmer leur corps par l’allaitement maternel. Des femmes étaient choisies dans une sorte de marché, où elles se tenaient au pied d’une colonne appelée « colonne lactaire ».

• Au Moyen-Age, les nourrices sont très bien organisées puisqu’il existe toute une structure de l’industrie nourricière à la campagne ou à domicile. Certaines restent chez elle, à la campagne et elles reçoivent des enfants de la ville. On les appelle « nourrices au loin » ou « nourrices de campagne ».

• En 1350, un édit du roi Jean fixe le salaire des nourrices. Un bureau s’occupe de leur placement. Les parents viennent les choisir dans « la salle de location » du bureau créé par Louis XV (en 1729).

• Au 18ème siècle, sur 21 000 enfants naissant à Paris, 19 000 sont envoyés à la campagne, 1 000 restent dans une famille bourgeoise et sont nourris par une nourrice logée à domicile.

• Au 19ème siècle, les femmes commencent à travailler dans les usines, elles envoient leurs propres enfants en nourrice à la campagne. La mise en nourrice concernera alors toutes les classes sociales. Il y a une forte demande. Les nourrices exercent pour des raisons économiques car elles sont rémunérées. « Faire commerce de ses mamelles » devient un moyen d’existence à peu près sur pour une foule de jeunes mères. Les bureaux de placement se multiplient. Mais le taux de mortalité infantile qui atteint 75 % inquiète médecins et hygiénistes. Les parents commencent à réfléchir et à prendre une nourrice à domicile. Les nourrices de campagne accueilleront donc les enfants de familles ouvrières et les enfants abandonnés de l’assistance publique. Elles sont pauvres et s’occupent de plusieurs enfants qu’elles nourrissent au lait animal en introduisant le biberon.

• Durant la moitié du 20ème siècle, malgré la découverte de la stérilisation, la mortalité restera élevée. La nourrice vient s’installer dans les familles bourgeoises et voit son apogée : sa seule fonction est l’allaitement. Le père de famille vient la choisir au bureau. Elle est habillée en costume distinctif de la nourrice (robe longue, longue cape et bonnet à ruban). Bien nourrie, suralimentée pour grossir, elle doit rester gaie de caractère… La maîtresse de maison lui fait des cadeaux.

• Il faudra attendre l’ordonnance du 2 novembre 1945 créant un service de Protection Maternelle Infantile (PMI) afin de pouvoir organiser la surveillance des services de placement nourriciers. On assiste à une évolution de la fonction nourricière vers une fonction de garde et de soins, toujours dans un souci de baisse du taux de la mortalité infantile. Les nourrices devront garder la maison propre, l’enfant propre et le nourrir. Elles s’appelleront « gardiennes ».

• Au milieu des années 70, la demande de garde commença à fortement se développer avec la généralisation du travail des femmes, entraînant avec elle, la croissance du nombre de nourrices. Il était donc nécessaire de définir à la fois un statut professionnel ainsi que des normes pour la garde, afin que celle-ci concoure à l’éveil intellectuel et affectif de l’enfant.

• La loi de 1977 instituera un statut professionnel et le terme d’assistante maternelle, c’est-à-dire qui a pour fonction d’assister les parents dans leurs tâches éducatives auprès des enfants apparaîtra.

• La loi de 1992 vient renforcer celle de 1977, elle rend obligatoire une formation. L’évolution de la fonction se fera en même temps que les recherches médicales et psychologiques sur le développement de l’enfant. Elle statue sur la rémunération tout en aidant les parents.

• Le 1er juillet 2004, une convention collective nationale est signée par la Fédération Nationale des Particuliers Employeurs (FEPEM) et le Syndicat National Professionnel des Assistants et des Assistants Maternels (SNPAAM). Au-delà des droits et obligations déjà fixés dans les dispositions statutaires, la convention collective impose de nouvelles contraintes, tout en précisant les marges de manœuvre que les parents et assistant(e)s maternel(le)s peuvent désormais négocier. Cette convention fut applicable dès janvier 2005 et adoptée le 16 juin de la même année.

Source : « Le bébé au cœur d’une relation parents-assistante maternelle » de Bénédicte Allouchery

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