Les grandes étapes du développement psychomoteur de l’Enfant
Le Jeune Enfant se construit à la fois psychique et au niveau moteur (corporel). Ce développement est essentiel à la construction de l’Adulte en devenir.
Le stade oral (de 0 à 15 mois)
L’enfant éprouve une sensation physique de bien être lorsqu’il tête le sein de sa mère, il s’agit d’un plaisir buccal sensuel lié à la succion. Il y a afflux de sensations chaudes au passage du lait, qui produit l’apaisement de tension douloureuse : la faim.
L’état repu du bébé prouve l’heureux résultat !
Cette sensation de plaisir très étroitement liée à la bouche est ce que FREUD (créateur de la psychanalyse) appelle « le stade oral ».
La première année le bébé explore le monde environnant en portant tout à la bouche.
A cet âge, et dans les mois qui suivront jusqu’à l’apparition de la marche, il est important de respecter les différentes phases de développement moteur pour que le Jeune Enfant acquiert progressivement son schéma corporel et des capacités motrices de plus en plus fines.
Pour en savoir plus à ce sujet, vous pouvez consulter ce document : Le développement psychomoteur de l’enfant
L’angoisse du huitième mois
Angoisse décrite par SPITZ : La crainte des étrangers.
Vers 2/3 mois le bébé sourit et rentre en contact facilement avec son entourage.
Vers 4/5 mois le bébé n’a pas peur de l’étranger et se laisse approcher et prendre dans les bras sans difficulté.
Vers 5/6 mois le regard est inquiet au début du contact, puis cette inquiétude s’apaise.
C’est en général un à deux mois plus tard, quand le bébé commence a avoir une connaissance plus grande de sa propre personne et des capacités de différenciation que se manifeste l’angoisse traduite par des cris, des pleurs, le refus absolu de se laisser approcher ou prendre, cris et pleurs que rien ne calme surtout lorsqu’une personne familière est présente (la mère par exemple).
A cette période là le bébé est très inquiet lorsque sa mère le laisse et disparaît dans une autre pièce.
Quand il est en contact avec un visage inconnu, il se compte de l’absence de sa mère, ce qui provoque une angoisse.
Nous pouvons constater une période de troubles du sommeil, notamment lors de l’endormissement.
Toute forme de séparation génère une grande inquiétude au bébé.
Le stade Anal (1/2 ans)
La zone de plaisir était localisée à la bouche c’était la phase orale, à partir du quinzième mois la zone se déplace, pour se situer au niveau de l’activité sphinctérienne.
L’enfant découvre le plaisir de se retenir ou d’évacuer une selle. D’après FREUD il a des sensations locales agréables lors du passage du bol fécal et lors du soulagement. C’est donc un plaisir physique appelé « Hédonisme anal ».
Le plaisir de l’enfant va se situer ensuite non pas au niveau de l’expulsion mais au niveau de la rétention. La mère demande à l’enfant de se retenir pour éviter de salir sa culotte. Si celui-ci sent sa mère contente parce qu’il retient ses selles, il se sent encouragé dans sa capacité nouvelle. Il va produire une selle pour l’offrir à sa mère. Il considère cela comme un cadeau qui lui sert à prouver son obéissance et son affection ou son entêtement.
Pour ces 2 stades oral et anal, ce plaisir est en étroite liaison avec la mère. L’enfant à l’impression d’avoir bien agit, d’avoir répondu à une attente. C’est un plaisir destiné à la mère (ou père).
La phase du NON ou d’opposition
Vers 16/18 mois l’enfant va commencer à dire NON. Il entre dans la phase du non qui va durer quelques mois avec une grande détermination, de façon intermittente ou systématique selon les enfants.
Il va dire non à tout.
C’est comme un besoin de s’opposer, même s’il veut dire oui.
En général, cette opposition est purement verbale.
Par exemple : « Tu veux un gâteau ? » « NON ! »
Il va prendre et manger le gâteau.
Cette phase correspond à l’affirmation du désir de l’enfant à un moment donné.
C’est le début de la construction de la personnalité.
Ce non semble être une manifestation d’indépendance : « J’ai ma propre volonté, et même si c’est la même que la tienne , elle est différente parce que c’est la mienne ! Je fais ceci parce que c’est moi qui le désire, et je ne fais pas ce que toi tu désires ».
Le stade phallique (2/3 ans)
L’enfant prend conscience très tôt de la différence des sexes, mais cette différence n’a pas pour lui la signification que nous pouvons lui prêter avec notre raisonnement d’adulte : il s’agit au départ d’une différence de rôles, de fonctions familiales, de vêtements entre les parents.
Vers 3 ans la découverte de la différence sexuelle le préoccupe beaucoup, on dit qu’elle constitue un choc pour l’enfant.
Le petit garçon découvre son phallus (pénis), alors que la petite fille n’en a pas, ce qui peut déclencher une angoisse de castration (peur de le perdre).
La découverte se passe selon les étapes suivantes :
- L’observation naturelle des organes génitaux (surtout lors de l’apprentissage de la propreté),
- Il pose des questions sur cette partie de son corps,
- Cette découverte ne reste pas uniquement visuelle mais aussi par attouchements.
Un petit garçon et une petite fille tout nu jouent et s’amusent. Ils découvrent leurs organes génitaux avec une innocence totale. Ils ne voient aucun mal à les toucher, les observer de près sauf …. Si un adulte arrive et dit des mots qui vont tout salir !!!
L’attitude des parents face à la sexualité conditionne fortement les réactions de l’enfant.
Le stade Œdipien (3/5 ans)
Dès sa troisième année l’enfant éprouve non plus simplement des sensations physiques, mais également des sentiments. Il commence à aimer d’amour son père, sa mère. Ces sentiments sont ambivalents, l’enfant est attiré vers le parent du sexe opposé au sien et le pousse à rejeter l’autre.
FREUD a longuement analysé cette situation et en souvenir du héros grec condamné par le destin a épouser sa mère et à tuer son père, il lui donna le nom de « Complexe d’Oedipe ».
Cette période va permettre de différencier la fille du garçon et mettre en place la relation triangulaire (père/mère/enfant).
Le petit garçon est attiré par sa maman, la petite fille par son papa. Il constate que son amour pour l’un des deux parents doit être partagé avec l’autre parent.
Le parent du même sexe devient donc un rival à l’égard duquel l’enfant manifeste des sentiments de haine ou de jalousie. Il souhaite la mort de l’autre.
Cette réflexion traduit un sentiment profond de pulsion destructrice qui culpabilise l’enfant, car malgré tout, il garde un amour profond pour le parent du même sexe.
L’attitude positive des parents : aider progressivement à se délivrer de ses tensions. Comprendre, aimer, répondre à ses exigences inconscientes, lui expliquer sa place au sein de la trilogie familiale et cherchent surtout à lui offrir l’image d’adulte équilibrés et heureux qui suscitent admiration.
Le petit garçon voudra devenir grand et fort comme papa, la fillette cherchera à ressembler à sa mère et ainsi l’imitation du parent du même sexe jouera un rôle décisif pour la bonne résolution du stade.
La période de latence (7/9 ans)
Après le refoulement ou la résolution du complexe d’œdipe, l’enfant entre dans une période de latence. Il est disposé à apprendre et à s’ouvrir sur l’extérieur. C’est la phase de la « grande enfance ».
Notre enfant est devenu capable de raisonner. L’école est obligatoire, l’entrée en primaire s’ouvre à lui et va l’initier au langage écrit puis à l’analyse et au raisonnement abstrait. Il découvre le monde social, fait son entrée dans le monde des adultes. C’est l’Age de Raison au cours duquel il va progressivement discerner le bien du mal. Ce nouvel homme ouvre des jeux neufs sur un univers jusque là inconnu. Le petit enfant était un peu comme l’étranger parmi nous, quelqu’un de différent qui ne parlait pas tout à fait le même langage et à qui on pardonnait facilement de ne pas nous comprendre. Mais voici que maintenant, c’est comme s’il devenait capable de s’ouvrir à nos manières de penser, il devient comme nous.
L’enfant se trouve dans une période d’équilibre relatif par rapport aux conflits pulsionnels de la période précédente et de l’étape suivante.
La puberté (11/15 ans)
C’est la phase de passage de l’enfance à l’adolescence, il y a un ensemble de modifications physiologiques et psychologiques qui se produisent à cette période.
La crise de la puberté est la plus importante et la plus profonde de l’enfance, car c’est en fait la fin de l’enfance, l’apparition de l’être définitif avec sa morphologie, son caractère, sa personnalité propre, qui se perpétuera, même sous ses variations successives tout au long de l’existence.
La transformation pubertaire se fait donc par le corps, mais elle est aussi une modification des modes de penser et d’agir, une remise en question de tout ce qui paraissait jusqu’alors acquis.
Les conflits anciens apparemment résolus réapparaissent sous une forme nouvelle. (conflits alimentaire, de la propreté, de vêtements).